À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, nous souhaitons mettre en lumière des femmes remarquables de l’histoire de Kazerne Dossin. Aujourd’hui, nous racontons l’histoire de Fela Perelman.
Fela Perelman-Liwer est née en 1909 à Będzin, en Pologne. Elle s’installe en Belgique, où elle obtient des diplômes en histoire et en psychopédagogie. À Bruxelles, elle rencontre Chaïm Perelman, un philosophe polonais qu’elle épouse en 1935. Un an plus tard, leur fille Noemi naît.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, Fela tente de fuir en France avec Noemi, alors que Chaïm a été appelé au front. Mais en vain : la famille est contrainte de rester en Belgique. En raison des lois raciales, Chaïm n’est plus autorisé à enseigner à l’université et Noemi est également interdite d’école à partir de 1942. Fela fonde alors « Nos Petits », un réseau de quatre jardins d’enfants juifs. Dans ces écoles, les enfants juifs âgés de 3 à 6 ans qui n’étaient plus autorisés à fréquenter les écoles publiques pouvaient encore recevoir un enseignement.
Fela et Chaïm participent également à la création du Comité de Défense des Juifs (CDJ), le mouvement clandestin juif en Belgique. La première réunion se tient chez la famille Perelman à Uccle. Le CDJ sauve 8 000 Juifs et organise des opérations secrètes de sauvetage et de résistance.
Le 4 septembre 1944, Malines et Anvers sont libérées par les Alliés. Une délégation du CDJ, comprenant Fela et son mari, se rend à la caserne Dossin et remet à tous les prisonniers encore présents 500 francs belges. Ils leur assurent que les Allemands sont partis et qu’ils peuvent partir à bord de camions qui les ramèneront chez eux.
Même après la guerre, Fela continue à œuvrer pour les victimes juives de l’Holocauste. En tant que présidente du Secours Mutuel Juif, elle contribue à la création de foyers pour réfugiés belges et se consacre aux orphelins de guerre. Fela s’éteint en 1991 aux États-Unis.