Salomon Rompel naît dans une famille juive d’Odessa, dans l’Empire de Russie, le 17 août 1887. Il épouse Dora Imas le 7 octobre 1940. Le couple a deux enfants, Fanny et Jacques. Fanny naît en 1905, juste avant que la famille ne déménage à Paris, où Jacques voit le jour en 1912.
D’après l’administration allemande, Salomon était « Schneider », qui peut se traduire par tailleur, bien qu’il soit également possible qu’ils faisaient ainsi référence au magasin de tissus qu’il exploitait. Salomon déménage plusieurs fois entre 1912 et 1942. Les versions varient quant à ses lieux de résidence exacts au cours de ces années. Dans une déclaration à la police, il indique lui-même être retourné à Odessa en 1914 pour fuir la Première Guerre mondiale. Selon la même déclaration, il serait revenu à Paris en 1917 pour fuir cette fois la Révolution russe à Odessa. Il est mentionné pour la première fois dans l’administration belge en 1924. Son arrivée en Belgique est alors enregistrée par la police d’Ostende. Salomon déclare qu’il ne restera en Belgique que quelques mois. Il retourne ensuite en France. Il est arrêté à Paris en 1925 pour falsification de passeport et condamné à un mois de prison, ce qui lui vaut de recevoir ensuite un ordre d’expulsion du territoire français.
C’est ainsi qu’il revient en Belgique en 1926. Salomon ouvre avec son frère un magasin de tissus à Gand. Il a déjà exploité ce genre de commerce à Paris. Il est arrêté pour fraude en 1927 et condamné à 3 mois de prison. À ce moment-là, il est encore marié à sa femme, qui est restée à Paris avec les enfants. Les sources relatives au statut de son mariage se contredisent : si certaines prétendent que Salomon était divorcé, d’autres continuent à parler de Dora comme étant son épouse. Dans les années qui suivent, Salomon est impliqué dans plusieurs incidents liés à la fraude et à la falsification, lesquels débouchent sur une série d’arrestations et de séjours dans des prisons belges. En 1934, après un séjour à la prison de Saint-Gilles à Bruxelles, Salomon est conduit à la frontière française. Comme la France a déjà émis un ordre d’expulsion à son encontre, il ne peut pas y revenir. Les autorités belges l’emmènent ensuite à la prison d’Anvers.
Depuis sa prison, Salomon adresse une lettre au Chef de la Sûreté Générale, lui demandant de pouvoir rester dans la ville, malgré qu’il ait aussi reçu un ordre d’expulsion en Belgique. Ce qu’il s’est passé ensuite reste confus. Après sa libération, il se rend probablement à Amsterdam, mais il se retrouve de nouveau en prison en 1935, cette fois à Charleroi. Il est libéré plus tard dans l’année et mis dans un train pour Verviers.
Un procès-verbal est dressé à l’encontre de Salomon Rompel en avril 1941 ; c’est la dernière trace de lui que possède la police belge. Il s’enfuie probablement en France après ça.
Dans la nuit du 11 au 12 septembre 1942, Salomon est arrêté au cours d’une rafle d’envergure menée dans les villes françaises de Lille, Lens et Douai. Cette opération permet aux nazis de mettre la main sur un total de 513 personnes. Les personnes appréhendées sont rassemblées à la gare de Lille-Fives avant d’être transférées à la caserne Dossin, où elles embarquent dans le Transport X à destination d’Auschwitz-Birkenau. Salomon Rompel y est mis à mort.
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