Que faisons-nous?
Mission
La mission de Kazerne Dossin se résume en ces termes:
‘Kazerne Dossin prend pour point de départ le récit historique de la persécution des Juifs et de l’Holocauste en relation avec le cas belge , pour analyser les phénomène sactuels de racisme et d’exclusion de groupes de population et la discrimination sur base de l’origine, la croyance, la conviction, la couleur de peau,le sexe ou l’orientation sexuelle.
Kazerne Dossin souhaite également analyser la violence de groupe en société comme une étape possible vers les génocides.’
Ainsi appréhendé, ce musée conduit de façon fondamentale à un projet éducatif citoyen où la citoyenneté, les valeurs démocratiques et la défense des libertés individuelles occupent une place centrale.
Vision
Une enquête menée auprès du Conseil d’Administration, du personnel, des volontaires et de diverses parties prenantes nous a permis d’élaborer un plan d’action concret et accessible pour la prochaine période de gestion. Les lignes de force qui suivent sont soutenues par le Conseil d’Administration, le personnel et nos partenaires. Elles seront à la base de notre action dans les prochaines années.
Lisez les lignes de force de Kazerne DossinLa mission de Kazerne Dossin reste d’actualité en 2023. En tant que lieu de commémoration névralgique, Kazerne Dossin sensibilise les visiteurs de différentes manières. L’exposition permanente place les événements de Malines dans le cadre plus large de l’histoire de la Shoah.
Cette année, la cérémonie des portraits a donné à 49 déportés un visage et une place sur le mur commémoratif. L’exposition temporaire « Homosexuels et lesbiennes dans l’Europe nazie » a mis en lumière la persécution des hommes et des femmes homosexuels et s’est achevée sur les progrès réalisés jusqu’à présent dans la commémoration et la reconnaissance des victimes. Par le biais de présentations de livres et d’expositions, Kazerne Dossin a attiré l’attention sur divers thèmes et perspectives, tout en partageant de nouvelles connaissances issues de la recherche.
À l’occasion du dixième anniversaire de Kazerne Dossin, Mémorial, musée et centre de recherche sur l’Holocauste et les droits de l’homme, nous commémorons, avec le plus grand nombre de personnes possible, les 25 843 déportés de la caserne Dossin. La campagne « Chaque nom compte » a été officiellement lancée le 4 octobre 2023.
Vers le rapport annuel 2023La caserne est édifiée en 1756 sur ordre de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche, comme quartier pour des soldats autrichiens. Les architectes respectent scrupuleusement les consignes venues de Vienne ; le bâtiment aux façades sobres et strictes semble donc plus proche du classicisme viennois que de l’architecture locale. En 1781, l’empereur d’Autriche rend visite à la caserne, que la Ville de Malines cède ensuite à l’État.
Entre 1781 et 1940, la caserne change plusieurs fois d’affectation, mais celle-ci reste toujours exclusivement militaire. Jusque 1914, elle sert de « dépôt » aux régiments des Grenadiers, des Carabiniers et du 3e Chasseurs à pied. Le bâtiment devient ensuite un dépôt d’armes, et à partir de 1918 un dépôt auxiliaire du 7e Régiment de Ligne. En 1936, la caserne reçoit le nom de l’officier qui commandait ce régiment pendant la Première Guerre mondiale, le lieutenant-général Émile de Dossin de Saint-Georges (1854-1936). Ce Liégeois est glorifié en Belgique pour sa conduite héroïque lors de la bataille de l’Yser (du 17 au 31 octobre 1914).
La fonction de la caserne entre mai 1940 et juillet 1942 reste inconnue, mais elle remplit ensuite un bien sinistre office. Tout comme Vught et Westerbork aux Pays-Bas et Drancy en France, la caserne devient un « Sammellager », un camp de rassemblement pour les Juifs et les Roms et Sinti. La situation centrale de la caserne (exactement à mi-chemin entre Anvers et Bruxelles, où vivent la plupart des Juifs), les voies ferrées passant juste à côté et sa structure fermée en font un centre de déportation idéal. Entre juillet 1942 et septembre 1944, 25 274 Juifs et 353 Roms y sont rassemblés pour être envoyés à Auschwitz-Birkenau et dans d’autres camps plus petits. Deux tiers des déportés sont gazés dès leur arrivée. Au moment de la libération des camps, seuls 1395 d’entre eux sont encore en vie.
Après la Seconde Guerre mondiale, la caserne Dossin redevient la propriété de l’État belge. Fin 1948, l’Armée belge y installe une école d’administration des Forces armées, complétée en juin par un centre de formation pour le Service financier.
En souvenir de cette horreur, une plaque commémorative apposée sur le mur de la caserne Dossin est inaugurée le 30 mai 1948. Depuis 1956, une cérémonie annuelle est organisée en souvenir des victimes.
Après le départ du Centre du Service administratif en 1975, la caserne Dossin se délabre progressivement. La Ville songe même à la faire raser, mais après une levée de boucliers, le bâtiment est classé. La Ville de Malines reprend la caserne en 1977, mais il faut attendre les années 1980 pour qu’il soit décidé de l’aménager en immeuble d’appartements portant le nom de « Hof van Habsburg » ou « Cour de Habsbourg », en référence à la dynastie autrichienne qui fit construire la caserne, ainsi qu’à la quiétude régnant entre ses murs.
De nombreuses voix s’élèvent cependant pour que l’on ne perde pas de vue l’histoire de la caserne Dossin en tant que « Sammellager ». L’Union des Déportés juifs de Belgique – Filles et Fils de la Déportation (UDJB) et le Consistoire central israélite de Belgique (CCIB) insistent auprès de la Ville et de la Communauté flamande pour qu’une partie de la caserne soit sauvegardée afin d’y aménager un musée. Monsieur Natan Ramet, lui-même rescapé des camps de la mort, est nommé président de l’institution. Le 7 mai 1995 a lieu l’inauguration officielle du Musée juif de la Déportation et de la Résistance (MJDR) par S.M. le roi Albert II. Le musée ouvre ses portes au public le 11 novembre 1996.
Accueillant 30 000 visiteurs par an, le MJDR devient rapidement trop petit. À partir de 2001, les pouvoirs publics flamands envisagent le réaménagement et l’agrandissement du musée. Mais l’acquisition du complexe entier de la caserne Dossin se révélant impossible, il est décidé d’édifier un nouveau bâtiment, conçu par l’architecte bOb Van Reeth, pour accueillir la nouvelle collection permanente. L’aile droite de l’ancienne caserne devient un lieu de mémoire.
Le 4 septembre 2012, le ministre-président flamand Kris Peeters et le bourgmestre de Malines Bart Somers inaugurent une première partie du site, le Mémorial. Ce lieu de commémoration est situé dans l’aile avant de l’ancienne caserne Dossin. L’inauguration du nouveau musée, en face, suit quelques mois plus tard.
Le 26 novembre 2012, le ministre-président flamand Kris Peeters inaugure, en présence de S.M. le roi Albert II et de nombreux invités, Kazerne Dossin – Mémorial, Musée et Centre de Documentation sur l’Holocauste et les Droits humains.
Le 27 janvier 2020, le Mémorial rénové a ouvert ses portes. Ce projet n’aurait pas été possible sans l’extraordinaire dévouement de M. Georges Ingber, dont nous honorons la mémoire.