Pour la dixième année consécutive, Kazerne Dossin organise la Cérémonie des portraits. Le 24 novembre, 210 nouveaux portraits seront ajoutés sur le mur des portraits. Cette soirée commémore les victimes de l’Holocauste déportées via Malines. L’importance de la musique pour les déportés y occupera une place centrale, tout comme celle de continuer à chercher des photos, année après année. Le travail de détective regorge bien souvent de rebondissements inattendus, ainsi qu’en témoigne l’histoire du jeune Aron Luksenberg.
10ème Cérémonie des portraits
Lors de l’ouverture de Kazerne Dossin en 2012, le mur des portraits comptait 19 116 photos. Pour plus d’un quart des victimes, seule une silhouette indiquait s’il s’agissait d’un bébé, d’un enfant (en bas âge), d’un adolescent, d’un adulte ou d’une personne plus âgée. Depuis 2013, de nouvelles photos ont été trouvées et ajoutées chaque année sur le mur grâce au projet
‘Donnez-leur un visage’.
Cette année, nous ajoutons 210 nouvelles photos sur le mur des portraits. Ainsi, 20 904 photos et 4939 silhouettes entretiennent la mémoire du plus grand crime contre l’humanité jamais commis en Belgique. Notre recherche continue à porter ses fruits : pour la première fois cette année, le nombre de silhouettes sur le mur est inférieur à 5000.
Kazerne Dossin poursuit ses efforts pour trouver une photo pour le plus grand nombre de personnes possible. Si nous pouvons le faire, c’est grâce à l’engagement de notre équipe de recherche, de nos institutions partenaires, de nombreux membres de la famille, amis, anciens camarades de classe et voisins des victimes, de chercheurs individuels, d’archivistes et de bénévoles.
L’histoire d’Aron Luksenberg
Jo Peeters, conservateur de la Maison de la Résistance franco-belge, est un chercheur engagé. C’est lui qui a découvert la véritable histoire du jeune Aron Luksenberg. Contrairement à ce qu’avaient communiqué les autorités, le garçon n’est pas décédé à Auschwitz à la fin du mois d’avril 1943.Les recherches approfondies menées par Jo Peeters (par le biais de journaux intimes, de témoignages et de publications de cercles d’histoire en Flandre et en Wallonie) révèlent que le garçon a sauté du Transport XX. Il a ensuite été recueilli par l’abbaye de Bierbeek, d’où il a été transféré clandestinement à Wavre. Après avoir vécu dans une cache, il a été adopté après la guerre. Il est le seul de sa famille à avoir survécu à la guerre. Au cours des recherches, une photo d’Aron est apparue. Grâce à Jo Peeters, Aron Luksenberg a retrouvé un visage.